mercredi 7 octobre 2020

Ecriture poétique-entraînement en vue de l'évaluation de mercredi 14 octobre

 

 La poésie du Moyen Âge au XVIIIe siècle

 

Séquence : écrire la nature.

 

Pour vous entraîner car mercredi 14, vous aurez un poème à écrire à partir d'un tableau lors d'une évaluation de deux heures. Ce n'est pas négociable.

 

Sujet d’appropriation: écrire un poème lyrique inspiré du tableau de J.S Sargent peint en 1908 qui s’intitule « Le Ruisseau noir ».

 

Le thème de la nature qui doit être célébrée sera dominant et se mêlera à d’autres croisés lors de la séquence comme un moment de la journée ( le crépuscule pour ne pas reprendre l’aube…),  la fuite du temps, l’amour…

 

Votre poème aura la forme d’un sonnet.

 

 

Le tableau est un point de départ pour stimuler votre imagination. Vous pouvez décrire des éléments de la nature qui ne sont pas présents sur ce tableau.

 


Cours sur le genre de la fable à étudier pour jeudi 15 octobre

 

La fable

Par son étymologie, fabula en latin, le mot « fable » possède des sens diversifiés : récit oral et plaisant, propos relevant de la conversation, apologue terminé par une moralité.

Ainsi se révèlent certaines caractéristiques d’un genre qui remonte à l’Antiquité et dont les fonctions englobent le divertissement, l’enseignement, la réflexion et la critique.

Ses origines :

On considère que la création de la fable remonte à l’écrivain grec Esope (VI ème siècle avant J.-C.). Cet esclave doté d’un esprit acéré avait pris l’habitude de transcrire de petits récits terminés par une réflexion morale les relations qu’il avait avec son maître. Plus tard, Phèdre (Ier siècle avant J.-C.) reprend en latin, la même inspiration pour construire de petites fables.

Au XVIème siècle, l’italien Abstemius s’inscrit dans cette lignée. Parallèlement, la littérature orientale offre de nombreux exemples de petits récits moralisateurs. Ceux de l’indien Pilpay sont traduits en 1644. La Fontaine dispose donc de sources différentes.

Ses caractéristiques :

La fable est un texte en vers le plus souvent, en général bref, de forme narrative, mettant en scène des êtres humains ou des animaux.

-Un texte narratif : la fable est un récit. Ce caractère se perçoit à l’existence d’une succession d’actions, de situations ou de faits, à une évolution spatio-temporelle (souvent marquée par des articulations chronologiques), au passage d’un état initial à un état final. Les temps verbaux, imparfait, passé simple sont ceux du récit. Le présent intervient pour actualiser la situation ou la généraliser.

-Les personnages humains : Ils appartiennent à des catégories dont ils représentent l’exemple- type : un jardinier, un seigneur, deux amis, une veuve, un sage, un berger... Facilement reconnaissables, ils sont les porte-parole d’une condition qui entretient avec son environnement humain des relations souvent conflictuelles ou insolites. Ils sont également représentatifs de l’époque (référence à la cour chez La Fontaine).

-Les animaux : ils sont traditionnellement les personnages des fables. Chargés d’une signification symbolique, ils permettent un phénomène de transposition des comportements et des caractères. La cruauté est représentée par le loup, la ruse par le renard, la puissance par le lion, l’innocence par l’agneau. La loi naturelle, présentée souvent comme une loi de la jungle, constitue la référence pour décrypter le monde humain.

-Les thèmes : ils sont aussi diversifiés que ceux de la vie sociale ou de la vie politique. On trouve les rapports de pouvoir, les conflits familiaux, entre voisins, les rivalités petites et grandes. Solitude, vieillesse, relations parents/enfants, différentes manières de prendre la vie, rapports de l’homme avec la nature, tout est bon pour le fabuliste qui tire de cette multiplicité d’anecdotes une morale souvent pessimiste.

Fonctions de la fable

Le divertissement

Récit court, interrompu de dialogues au style direct ou indirect libre, la fable tire son charme d’une concision qui en quelques mots crée un monde d’images et de situations concrètes. Le rythme est donné  par les vers de longueur différente, par les articulations logiques et chronologiques. Les mésaventures des animaux font rire ou sourire. La mise à distance est suffisante pour éloigner les similitudes trop douloureuses. Le lecteur de la fable est spectateur d’une scène qui le concerne, mais dans laquelle il ne se sent pas réellement impliqué.

L’enseignement

Généralement, la fable comporte une moralité qui ouvre ou ferme le récit. Les vérités énoncées dressent une sorte de bilan de la nature humaine et des fonctionnements sociaux.

On trouve aussi des préceptes de sagesse et des recommandations diverses.

On peut considérer enfin que la fable permet un discours critique à l’abri de la censure. Elle dénonce à travers la mise en scène les dysfonctionnements sociaux, politiques et les abus.

Selon Jean de La Fontaine, Le récit est « le corps » de la fable. La morale en est « l’âme ».

Ecrire la nature-séance sur une fable-pour jeudi 15 octobre

 

La poésie du Moyen Âge au XVIIIe siècle

Séquence : écrire la nature.

Séance: la poésie au XVIIème siècle.

Jean de La Fontaine

« La forêt et le bûcheron »

Livre XII, fable 16

Genre étudié : la fable

 

Un bûcheron venait de rompre ou d’égarer
Le bois dont il avait emmanché sa cognée (1).
Cette perte ne put sitôt se réparer
Que la forêt n’en fût quelque temps épargnée.
L’homme enfin la prie humblement
De lui laisser tout doucement
Emporter une unique branche,
Afin de faire un autre manche :
Il irait employer ailleurs son gagne-pain ;
Il laisserait debout maint chêne et maint sapin
Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes.
L’innocente forêt lui fournit d’autres armes.
Elle en eut du regret. Il emmanche son fer.
Le misérable ne s’en sert
Qu’à dépouiller sa bienfaitrice
De ses principaux ornements.
Elle gémit à tous moments :
Son propre don fait son supplice.

Voilà le train du monde et de ses sectateurs (2) :
On s’y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.
Je suis las d’en parler ; mais que de doux ombrages
Soient exposés à ces outrages,
Qui ne se plaindrait là-dessus ?
Hélas ! j’ai beau crier et me rendre incommode (3) :
L’ingratitude et les abus (4)
N’en seront pas moins à la mode. 

 

(1) sa cognée, c'est-à-dire sa hache.

(2) Voilà le train du monde et de ses sectateurs : voilà comment vivent ceux qui sont dans le  monde ainsi que ceux qui les imitent en suivant leurs manières de faire.

(3) incommode : agaçant, importun. La Fontaine semble lassé de dénoncer aussi souvent les tromperies et les ingratitudes.

(4) les abus : excès

Votre travail :

Comment La Fontaine oppose-t-il la cruauté et l’ingratitude de l’homme face à la bonté de la forêt ?

Rédigez une partie de commentaire qui se composera de trois arguments et d’éléments d’analyse stylistiques pour répondre à cette question. (25 lignes au moins) 

 

 

Prolongement

 

La Fable du monde, Jules Supervielle, 1938

 

« Docilité »

 

La forêt dit : "C'est toujours moi la sacrifiée,
On me harcèle, on me traverse, on me brise à coups de hache,
On me cherche noise(1), on me tourmente sans raison,
On me lance des oiseaux à la tête ou des fourmis dans les jambes,
Et l'on me grave des noms auxquels je ne puis m'attacher.
Ah ! On ne le sait que trop que je ne puis me défendre
Comme un cheval qu'on agace ou la vache mécontente.
Et pourtant je fais toujours ce qu'on m'avait dit de faire.
On m'ordonna : "Prenez racine." Et je donnai de la racine tant que je pus.
"Faites de l'ombre." Et j'en fis autant qu'il était raisonnable.
"Cessez d'en donner l'hiver." Je perdis mes feuilles jusqu'à la dernière.
Mois par mois et jour par jour je sais bien ce que je dois faire,
Voilà longtemps qu'on n'a plus besoin de me commander.
Alors pourquoi ces bûcherons qui s'en viennent au pas cadencé ?
Que l'on me dise ce qu'on attend de moi, et je le ferai,
Qu'on me réponde par un nuage ou quelque signe dans le ciel,
Je ne suis pas une révoltée, je ne cherche querelle à personne.
Mais il semble tout de même que l'on pourrait bien me répondre
Lorsque le vent qui se lève fait de moi une questionneuse."

 

 

(1) : chercher noise = chercher querelle

 

Votre travail

1) Qui parle dans ce poème ? Mettez en évidence toutes les marques du discours direct. Qui sont les locuteurs ?

2) Justifiez le titre du poème « Docilité » par l’observation de ce que dit la forêt et la manière dont elle le dit.

3)  Par l’analyse des temps verbaux et le leurs valeurs, dites comment évolue le discours de la forêt. Quel est le registre dominant du poème ? Prouvez-le.

4) a) Le recueil est intitulé La Fable du monde. Retrouvez dans ce poème tout ce qui peut faire référence au genre poétique de la fable (exploitez le point théorique sur la fable ci-dessous).

b) Etablissez des points communs entre la fable de La Fontaine et le poème de Supervielle.

Séance de jeudi 28 et vendredi 29 janvier Antoine Watteau (1684-1721), Comédiens italiens (huile sur toile 63,8x76.2), Washington, National Gallery of Art.

  Séance du jeudi 28 et vendredi 29 janvier 2021 Bonjour, j'espère que vous vous portez bien.  1) Effectuez des recherches sur "La ...